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hausse peut devenir la première, on reconnoît la nécessité des ouvertures qui sont condamnées. Toutes ces hausses qui composent une ruche, sont attachées ensemble avec un fil de fer qui tient à deux anneaux qui sont placés aux côtés des hausses.

Le surtout qui couvre ces sortes de ruches, est une boîte oblongue, de deux pieds de hauteur par devant, & de vingt pouces par derrière : cette inégalité d’élévation forme une pente de quatre pouces sur le derrière, nécessaire & suffisante pour l’écoulement des eaux de la pluie : sa largeur est de treize pouces huit lignes en quarré ; il couvre exactement la ruche & l’élévation qui est au milieu de la table : on emploie pour le faire, un bois très-léger, autrement il seroit difficile de l’ôter de dessus la ruche ; on y passe extérieurement deux couches d’une couleur à huile, qui le conserve en le garantissant de l’humidité & de la grande chaleur. Au moyen de ce surtout, la ruche est à l’abri de la pluie, du vent, des orages ; les provisions des abeilles ne sont point exposées à devenir la proie des rats, des souris, des mulots, & de quantité d’autres animaux très-aises de vivre à leurs dépens. Il tient très-solidement à la table par deux crampons en forme d’anneaux qui sont à ses côtés, & qui entrent dans la moitié de l’épaisseur de la table, où ils sont fixés par une goupille qu’on y glisse de chaque côté.

Sur le devant du surtout, en-bas & vers le milieu de sa largeur, il y a une ouverture recouverte par un cadran de fer-blanc, de figure ronde, ayant quatre pouces de diamètre, & divisé en quatre parties égales. La première contient quatre petites arcades vers les bords du cadran, de cinq lignes de hauteur, sur quatre de largeur ; la seconde est percée de petits trous pour procurer de l’air aux abeilles sans qu’elles puissent y passer pour sortir ; la troisième est absolument ouverte : c’est la grande porte qu’on ouvre dans le tems qu’on fait des récoltes abondantes, & dans la saison des essaims ; la quatrième, qui est pleine, a au milieu un anneau qu’on prend pour tourner le cadran du côté qu’il convient. Chaque partie de ce cadran doit fermer exactement l’ouverture du surtout, au-dessus de laquelle il est attaché par son milieu avec un clou qui permet de le tourner avec aisance.

Suivant M. Palteau, il y a des avantages très-grands à se servir des ruches de son invention pour loger les abeilles. 1o. Elles ne sont point exposées à être pillées par leurs voisines, ni par les étrangères. Pendant tout le tems que le pillage est à craindre, on tourne le cadran du côté des arcades ; l’ennemi ne peut donc se présenter qu’en détail, & pour ainsi dire un à un : les assiégées ayant peu de portes à défendre, peuvent donc s’attrouper & faire une résistance vigoureuse, quelque foible que soit la population de leur république.

2o. Les provisions des abeilles sont parfaitement à couvert des incursions des rats, des souris, des mulots ; la seule ouverture, qui est celle du cadran, ne suffit pas pour leur faciliter un passage dans la ruche. Le pic-verd, le martin-