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troisième, sont le rapporteur & l’échelle de l’arpenteur.


Section première.

Des instrumens propres à mesurer les distances.


32. Les piquets A, Fig. 14, sont de petits morceaux de bois dur, de deux à trois pieds de long, pointus par un bout & arrondis par l’autre ; les piquets de fer valent mieux. On en fait aussi de huit à dix pieds de haut, que l’on nomme alors jalon B ; ils sont fendus par le haut, afin de pouvoir y insérer une carte ou un morceau de papier dedans, & être distingués de loin. Il faut les choisir en général très-droits ; on en sentira la nécessité quand on parlera de leur usage.

33. Les cordeaux, Fig. 15, doivent être de bonne ficelle, d’une grosseur convenable, & nouée, s’il se peut à chaque pied. On les fait ordinairement de la longueur de la perche usitée dans le pays où l’on est. On met un anneau à chaque extrémité.

34. La chaîne, Fig. 16, est composée de plusieurs pièces de gros fil de fer ou de laiton, recourbées par les deux bouts, réunies les unes avec les autres par de petits anneaux. Chacune de ces pièces a un pied de long, y compris les petits anneaux qui se joignent ensemble. On la fait ordinairement de la longueur de la perche du lieu où l’on veut s’en servir, ou bien de quatre, cinq, dix, douze toises de long : on distingue les toises par un plus grand anneau. Ces sortes de chaînes à tiges de fer & à anneaux sont fort commodes, en ce qu’elles ne se nouent point comme les autres, & que les anneaux indiquent tout de suite les différentes divisions.

35. La toise est une grande règle de bois divisée en six pieds, dont le dernier pied est divisé en douze pouces. On fait encore ces toises brisées en pieds ou en deux ou trois morceaux qui se vissent les uns dans les autres.

36. La perche est une mesure arbitraire dans les différentes provinces de France, c’est-à-dire, qu’elle varie pour le nombre de pieds qu’elle doit contenir. Le Roi, par un édit de 1696, a fixé la perche royale à vingt-deux pieds. Il seroit bien à souhaiter que cette mesure fût adoptée généralement dans toute la France. Jusqu’à quand verra-t-on cette étonnante variété dans nos poids & mesures, qui jette une nuit si obscure & si difficile à éclairer sur presque toutes les opérations ? Jusqu’à ce que cette réforme soit faite, il faut se régler sur les mesures en usage dans le pays.


Section II.

Des instrumens propres à prendre & à mesurer les angles.


Nous ne parlerons que des cinq les plus en usage ; le graphomètre, la boussole, l’équerre de l’arpenteur, la planchette & l’alidade ; & encore ces cinq peuvent se réduire à l’emploi de la planchette & de l’alidade seules.

37. Le graphomètre, ou demi-cercle de l’arpenteur, Figure 17, est composé d’un limbe demi-cir-