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parfaite égalité entr’elles ; & en augmentant le feu, il en vint cinq pintes & un tiers d’un esprit un peu plus foible. Il résulte de ces expériences, 1o. que l’esprit est privé de son huile douce du vin ; 2o. qu’il n’y a dans les eaux-de-vie que de l’huile douce non essentielle ; 3o. que porté à cet état de pureté, il établit comparaison entre l’eau distillée & l’esprit le plus pur.

Le rapport de cet esprit-de-vin à l’eau, déterminé par l’aréomètre de Fahrenheit, & par la balance hydrostatique, la température à +10, est comme 0,820 à +15, comme 0,817 à 20, comme 0,813 .

Le pouce cubique de ce même esprit, à la température de +10, pèse 301 de grain, & le même volume d’eau pèse 306 .

Ces deux termes donnés, on peut être assuré d’avoir des hydromètres comparables avec plus de justesse que les thermomètres ; mais il se présente une difficulté si on mêle cet esprit-de-vin avec l’eau distillée ; il résulte de ce mélange une véritable dissolution, & la pesanteur spécifique des deux liqueurs réunies, n’est plus d’accord avec celle des deux fluides séparés, à cause de la pénétration des parties. M. Bories a donné des tables très-détaillées de la pesanteur spécifique d’un grand nombre de mélanges, & qu’il est inutile de rapporter ici.

Après avoir essayé plusieurs hydromètres, M. Bories s’est arrêté à celui qu’on va décrire.

La tige est quadrangulaire, telle qu’elle est représentée dans la Fig. 1, Planche 19, pag. 639, & on en voit le développement Fig. 2. Cette tige donne quatre faces ou parallélogrammes bien distincts au bas de la tige. À une petite distance de la boule, il trace une ligne horizontale, qu’il appelle, ligne de vie, Fig. 1 & 2 : il ajuste ensuite son instrument de façon que, mis dans l’eau distillée à la température de dix degrés du thermomètre, il s’enfonce en tout sens jusqu’à cette ligne, ce qui fixe le terme fixe inférieur marqué A. M. Bories plonge ensuite l’hydromètre dans l’esprit-de-vin qui doit être son terme fixe supérieur, & il marque B, le point où il s’arrête dans cette seconde liqueur ; alors prenant l’intervalle d’un point à l’autre, il le porte sur un papier AB, Fig. 3, & divise l’espace compris entre A & B en mille parties égales, ce qui forme la table des rapports de dilatation & de condensation, & il gradue son hydromètre de la manière suivante.

La première face de la Figure 2 indique toutes les variations causées par la diverse température, depuis 0 jusqu’à 5 ; la seconde, celles depuis 5 jusqu’à 10 ; la troisième, de 10 à 15 ; la quatrième enfin, de 15 à 20 ; de sorte que les quatre faces ensemble sont le complément de vingt degrés du thermomètre, Fig. 4. Chacune se trouve par-là divisée en cinq parties égales.

La ligne de vie, Fig. 1 & 2, sert de point fixe pour la formation de l’échelle de la tige de l’hydromètre. La table des rapports de la dilatation & condensation, indique le nombre des parties qu’il y a de cette ligne de vie au point correspondant à chaque espèce d’eau-de-vie pour