Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/633

Cette page a été validée par deux contributeurs.

porte dans les mémoires de l’académie des sciences de Stockholm, qu’on connoît une cochenille d’Europe qui s’attache à la plante nommée knavel ou scleranthus. C’est une espèce de blittum. (il croît aux environs de Paris & dans plusieurs autres endroits de France) La couleur qu’elle donne est aussi belle que celle de la cochenille d’Amérique ; mais elle est petite & rase comme celle qu’on trouve au pied de la piloselle, ou oreille de rat, de souris.

Il y en a une autre espèce qui s’attache à l’arbousier ; elle est une fois aussi grosse que celle du knavel, ou grosse comme un grain de riz. Son corps est de couleur rousse, & lisse au commencement ; il se couvre d’un duvet blanc qui s’entrelace & se détache ensuite, de sorte que l’animal paroît être dans une peau blanche. Il se tient auprès de la racine, à la partie de la tige qui est recouverte de terre ou de mousse, & un peu humide. On pourroit tirer de cet insecte la plus belle couleur. Il faut aussitôt le mettre sécher au four, sans quoi il se métamorphose, & devient inutile.


ARBRE, Botanique.

Plan du Travail sur ce mot.

CHAP. I. De l’Arbre considéré en général, relativement aux parties qui concourent à sa formation, son entretien & sa durée.
CHAP. II. Parallèle entre l’économie végétale & l’économie animale.
CHAP. III. De l’Arbre en général, considéré relativement à l’Agriculture.
CHAP. IV. De l’Arbre en général, considéré relativement au Jardinage.
CHAP. V. De l’Arbre, relativement aux limites.


CHAPITRE PREMIER.

De l’Arbre considéré en général relativement aux parties qui concourent à sa formation, son entretien & sa durée.


L’arbre est de tous les végétaux le plus gros, le plus élevé & le plus parfait. Si le botaniste en a fait une classe distinguée des plantes, c’est qu’il lui a fallu des points de ralliement pour que le systême qu’il vouloit établir ne confondît pas l’herbe avec le chêne, l’hyssope avec le cèdre du Liban. Mais l’arbre en diffère-t-il essentiellement ? Non : à la tête des êtres animés & fixes à la place qui les voit naître, croître, se réproduire & périr, il ne doit le premier rang qu’à sa grandeur, sa force, sa longue vie & son utilité universelle. Tout ce qui constitue la plante, tout ce qui forme le végétal en général se retrouve éminemment dans l’arbre, & lui seul bien étudié peut donner une idée suffisante de toutes les parties qui concourent à la production d’une plante. Développées & rendues sensibles par leur grosseur & leur étendue, elles paroissent d’elles-mêmes aux yeux presque sans préparation, & sans avoir recours aux détails des instrumens microscopiques. Ainsi les grands quadrupèdes offrent sous un volume apparent les parties animales qu’il faut pour ainsi dire deviner dans ceux de la dernière classe. C’est donc dans les arbres que l’on doit étudier la grande merveille de l’économie végétale ; c’est chez eux qu’il faut chercher & suivre les organes nécessaires à leur constitution extérieure, à leur dé-