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plus impardonnable, que les exemples funestes se présentent tous les jours sous leurs yeux sans les corriger. Il est malheureusement de la nature de l’homme ordinaire de desirer ardemment le bien, & de suivre les routes qui en éloignent.

Pour empêcher le retour de l’apoplexie, il faut faire quelques saignées si le malade éprouve des maux de tête, des engourdissemens & des pesanteurs, & le purger de tems en tems.

Il faut lui conseiller l’exercice, le faire fumer avec les plantes aromatiques, ou le tabac, si ses nerfs ne sont pas trop irritables ; lui faire raser la tête, & la frotter avec des spiritueux ; lui conseiller l’usage des masticatoires, quelques morceaux de racine de pyrethre, ou autres de cette nature.

Tous ces amulettes que l’on conseille en application sur l’estomac ou sur le front, sont de leur nature des remèdes qui n’ont aucun effet, mais qui deviennent dangereux par la sécurité dans laquelle le malade vit, sécurité funeste, qui, l’empêchant d’employer des remèdes utiles, lui prépare lentement une rechûte fatale.

Les cautères sont de la plus grande utilité ; ils détournent l’humeur, & entretiennent un égoût par lequel le sang fait passer ses immondices. Il faut que le malade vive de régime ; qu’il évite l’air épais & celui qui est trop vif ; qu’il fasse un exercice modéré ; qu’il s’abstienne de liqueurs spiritueuses ; qu’il redoute les indigestions & qu’il tienne son ventre libre.

Tels sont les conseils que nous croyons devoir donner à ceux qui sont menacés d’apoplexie, & à ceux qui ont déjà essuyé des attaques. Si quelques-uns sont assez sages pour les suivre, nous aurons la douce consolation d’avoir encore arraché quelques victimes à la mort, & d’avoir rempli les devoirs sacrés que nous nous sommes imposés.

Il est une autre espèce d’apoplexie produite par les émanations des différens fluides & par la vapeur du charbon. (Voyez Asphyxie) M. B.


Apoplexie des animaux. (Voyez Assoupissement)


APOSTÊME, ou Apostume, Médecine vétérinaire. C’est une tumeur contre nature produite par la matière humorale. L’apostême étant formé par les liqueurs renfermées dans le corps de l’animal, il doit y avoir autant de différens apostêmes qu’il y a de ces différentes liqueurs.

Le sang produit des apostêmes par sa partie rouge, ou par sa partie blanche.

Dans le premier cas, si le sang est épanché, & en outre infiltré dans le tissu de la graisse, l’apostême qu’il forme est un véritable anévrisme faux ; & il produit un anévrisme vrai & la varice, s’il est contenu dans les vaisseaux par une dilatation contre nature.

Dans le second, la partie blanche occasionne des apostêmes, en s’arrêtant dans les vaisseaux ou en s’extravasant ; tels sont le squirrhe, & le gonflement des glandes.

Les liqueurs émanées du sang peuvent aussi être des causes d’apostême. L’humeur des amygdales, par