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ont donné lieu à quelques discussions utiles ; elles sont imprimées dans le Journal de Physique du mois d’Octobre 1777, & dans celui de Janvier & de Mai 1778.


ANIS. (Voyez Planche 17, p. 548) M. Tournefort le place dans la première section de la septième classe, qui comprend les herbes à fleurs rosacées, en ombelle, soutenues par des rayons, dont le calice devient un fruit composé de deux petites semences cannelées ; & il le désigne par cette phrase : Apium anisum dietum, semine suave olente majori. M. Von Linné le classe dans la pentandrie digynie, & l’appelle pimpinella anisum.

Fleur C, composée de cinq pétales B ovales, recourbés, égaux ; de cinq étamines alternativement placées entre les pétales ; d’un pistil D divisé en deux parties cylindriques : le calice est une pellicule mince, découpée en cinq parties. Plusieurs rayons inégaux en grandeur composent l’ombelle générale, & chaque rayon porte une ombelle particulière ou partielle ; il n’y a point d’enveloppe générale ni partielle.

Fruit E, oblong, ovale ; il se divise en deux semences F convexes, & cannelées du côté extérieur, plus renflé que l’intérieur.

Feuilles, de deux sortes ; celles qui sont proches de la racine sont arrondies, découpées & divisées en trois ; celles du sommet sont découpées en plus de parties, & plus finement découpées : elles sont toutes ailées.

Racine A, en forme de fuseau, blanche & fibreuse.

Port. La tige s’élève à la hauteur d’un pied ; elle est branchue, cannelée, creuse : les fleurs naissent au sommet ; les feuilles sont alternes, & embrassent la tige par leur base.

Lieu. Originaire d’Égypte. On le cultive dans nos jardins, où il est annuel ; il y fleurit en Juin & en Juillet.

Propriétés. L’anis est placé au nombre des quatre semences chaudes, majeures ; les trois autres sont celles de carvi, de cumin & de fenouil. La semence seule est employée en médecine ; elle est réputée carminative, stomachique & apéritive : par conséquent, elle échauffe un peu, réveille foiblement les forces vitales, favorise la digestion lorsque l’estomac est foible ; facilite chez les enfans la digestion du lait, l’expectoration des matières muqueuses dans l’asthme humide, dans la toux catarrhale ancienne : souvent l’usage de ces semences dégage l’air surabondant contenu dans les premières voies ; elles augmentent sensiblement la quantité du lait chez les nourrices & dans les femelles des animaux. On les conseille dans l’ophtalmie érysipélateuse rebelle, dans la cataracte commençante. Sous forme de cataplasme, elles contribuent quelquefois à la résolution des tumeurs inflammatoires. On fait un grand usage de ces semences pour chasser les vents, & cet usage est très-pernicieux, si ces vents occasionnent une tendance à l’inflammation, & sur-tout si l’inflammation est déjà établie. Il vaut beaucoup mieux employer les boissons délayantes, &c.

Usages. On prescrit les semences