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aiment mieux le cautère actuel, & leur sentiment est à préférer ; on comprime la veine qui porte le sang à la tumeur ; on fait ensuite le traitement d’une plaie simple ; il faut avoir, dans ce cas, recours aux gens de l’art. M. B.


Anévrisme & Varice, Médecine vétérinaire.

L’anévrisme vrai est formé par la dilatation de l’artère. On le connoît à une tumeur circonscrite, accompagnée d’un battement, qui répond ordinairement à celui du pouls de l’animal. Dès qu’on porte le doigt sur cette tumeur pour la comprimer, elle disparoît en total ou en partie. Par cette pression, le sang est obligé d’entrer de la poche anévrismale, dans le corps de l’artère qui lui est continue.

Les causes de l’anévrisme vrai sont internes ou externes : telles sont la foiblesse des tuniques de l’artère, qui ne peuvent résister à l’effort & à l’impétuosité du sang, ou un ulcère qui en a corrodé en partie les tuniques ; les coups, les chûtes, les secousses, les sauts, les efforts, l’extension violente des membres, la compression que cause une entorse, une luxation, & quelquefois une fracture non réduite.

Le danger de cette maladie est relatif à la grandeur de l’artère & à sa situation. L’anévrisme des vaisseaux de l’intérieur du corps de l’animal est très-fâcheux, parce qu’on ne peut y apporter aucun remède ; qu’il se termine par l’ouverture de l’artère & par la mort. Il est soupçonné par les palpitations du cœur que l’animal éprouve lorsqu’il a fait une course violente. Celui qui attaque le tronc des vaisseaux extérieurs est moins dangereux à cause de sa situation. Il peut se guérir par la compression, en se servant d’une pelotte maintenue par un fort bandage. Si, après quelques jours de compression, la tumeur n’est point dissipée, l’opération est la seule ressource ; mais elle demande, pour être faite, un artiste sage & éclairé.

L’anévrisme faux se fait par un épanchement de sang, en conséquence de l’ouverture d’une artère, occasionnée par des causes extérieures, comme le bistouri & d’autres instrumens dont se sert le maréchal. Cette espèce d’anévrisme ne peut se guérir que par la ligature de l’artère, si l’espèce d’artère le permet.

Il ne faut pas confondre l’anévrisme faux avec ce qu’on appelle abcès. Le défaut de distinction conduiroit à des suites fâcheuses. L’existence d’une tumeur proche d’une artère, les pulsations que l’on sent au doigt, la résistance du sang qui est plus considérable que celle du pus renfermé dans un abcès, sont autant de signes pour le faire distinguer.

La varice est une dilatation qui survient à la veine d’un animal, plus fréquemment à la veine saphêne, dans son passage à la partie latérale interne du jarret. On assigne ordinairement cette situation à cette maladie, attendu l’action violente & les grands efforts auxquels cette partie se trouve exposée. Elle se connoît à l’inspection & au gonflement de la veine, en appuyant un doigt sur le lieu même où est la tumeur. Elle disparoît sur le champ, parce que la pression détermine le