Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/564

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trir avec le fer ; 2o. de ne casser aucune cuisse ; 3o. de visiter chaque patte, & d’enlever proprement avec un instrument tranchant une portion spongieuse qui se trouve, ou à l’extrémité d’une cuisse & plus souvent dans le milieu de la patte. Cette portion conservée avec l’anemone la fait souvent pourrir, lorsqu’on la met en terre l’année suivante. 4o. Il arrive quelquefois que les insectes attaquent la substance intérieure de la patte, & il s’y forme une espèce de chancre qui la rongeroit successivement dans tout son entier. Cette pourriture doit être enlevée jusqu’au vif. 5o. Détachez de la patte toutes les radicules qui y tiennent encore, ainsi que les particules de terre. 6o. Placez les pattes sur des claies, & tenez-les dans un lieu sec où règne un courant d’air. 7o. Enfin, lors de leur complette dessiccation, renfermez-les dans des boîtes, &, ce qui vaut encore mieux, dans des sacs de toile suspendus au plancher. Si on les conserve dans cet état pendant deux ans, l’expérience a prouvé que les fleurs seront plus hautes en couleur, & mieux nourries. Chaque année le nombre des tubercules augmente autour du tubercule principal ; c’est la voie dont la nature se sert pour multiplier cette plante, quoiqu’elle se multiplie de graine. Lorsque la patte est considérable, on partage ces tubercules, & l’on prend garde de ne pas briser les cuisses, ni d’endommager le tronc principal.


ANET. (Voyez Pl. 15, p. 523) M. Tournefort range cette plante dans la quatrième section de la septième classe qui comprend les herbes à fleurs en rose, en ombelle soutenue par des rayons, & dont le calice devient deux semences ovales, aplaties & assez petites : il l’appelle anethum hortense ; & M. Von Linné la place dans la pentandrie digynie, & la nomme anethum grave olens.

Fleur B, grossie au microscope, en ombelle, composée de cinq pétales C, arrondis, recourbés & égaux ; les étamines au nombre de cinq, & deux pistils D ; les étamines placées alternativement entre chaque pétale. Les rayons de l’ombelle sont ordinairement au nombre de huit à douze. L’ombelle n’a ni enveloppe générale, ni partielle.

Fruit E, presque rond, aplati, divisé en deux semences F presque rondes, convexes & cannelées d’un côté, aplaties de l’autre, entourées d’un rebord membraneux. Les deux graines restent attachées par leur sommet au haut d’un double axe qui enfile le centre du fruit E.

Feuilles : elles embrassent la tige par leur base ; elles sont deux fois ailées ; les folioles simples linéaires, elles-mêmes ailées linéaires, aplaties.

Racine A, en forme de fuseau, cylindrique, peu fibreuse.

Port. La tige s’élève environ à la hauteur d’un pied ; elle est herbacée, cannelée ; l’ombelle naît au sommet ; les fleurs sont d’un jaune pâle, & les feuilles sont alternes.

Lieu. Plante annuelle, indigène en Espagne, en Italie, dans les provinces méridionales de France, très-facile à élever dans les jardins ; elle fleurit dans le mois de Juin & de Juillet.

Propriété. Son odeur est forte,