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traité les lies ou féces des végétaux exprimés, a toujours mis obstacle à ce qu’on vît que l’amidon étoit aussi universellement répandu dans la nature. Combien Sthal avoit raison, lorsqu’il disoit qu’on s’instruisoit plus en examinant les résidus, qu’en admirant les produits !

Persuadé que l’amidon est la partie principalement nourrissante des végétaux farineux, & que ces derniers sont d’autant plus alimentaires, qu’ils en contiennent une plus grande quantité, M. Parmentier n’a rien oublié pour mettre cette vérité dans le plus haut degré d’évidence. Cet auteur a inséré dans le dernier Ouvrage qu’il a publié sur les moyens de prévenir les disettes, deux listes de plantes incultes, dont la semence ou la racine contiennent de l’amidon. Ne pourroit-on pas, dans les tems d’abondance, faire servir ces plantes à la consommation de l’amidon ? Ce seroit au moins une économie pour l’état, qu’on ne permît pas d’autre amidon que celui-là, puisqu’on épargneroit une grande quantité de grains, qui serviroit avec plus d’avantage & d’utilité à la subsistance journalière de l’homme & des animaux.


AMIRÉ JOANET. Poire. (Voyez le mot Poire)


AMMI. (Voyez Planche 12, p. 405) M. Tournefort place cette plante dans la première section de la septième classe qui comprend les herbes à fleurs en rose, disposées en ombelle, soutenues par des rayons, dont le calice devient un fruit composé de deux petites semences cannelées. Il la nomme, d’après Bauhin, Ammi majus. Sous la même dénomination, M. le chevalier Von Linné la classe dans la pentandrie digynie

Fleur, en rose B & en ombelle, composée de cinq pétales C en forme de cœur, recourbés & inégaux en grandeur ; les étamines D bien caractérisées dans cette fleur séparée de l’ombelle générale, sont au nombre de cinq, longues, attachées par la base de leurs filets sur les bords du calice en opposition à chacune de ses divisions. Le pistil E est posé sous la fleur, & enfermé dans un calice membraneux, avec lequel il fait corps ; il est composé de l’ovaire, de deux stiles & de deux stigmates peu distincts des stiles. L’enveloppe générale de l’ombelle est composée de plusieurs folioles linéaires plus courtes que l’ombelle ; l’ombelle générale est composée d’un grand nombre de rayons, & elle se soudivise en ombelle partielle, courte & ramassée.

Fruit, ovale, couvert de poils rudes, composé de deux semences réunies F, & qui se séparent naturellement ; elles sont cannelées d’un côté & convexes extérieurement G, & aplaties intérieurement H.

Feuilles ; les inférieures sont ailées, & souvent les folioles irrégulières & inégales, & elles sont lancéolées & réguliérement dentées ; les supérieures sont plus divisées.

Racine A, en forme de fuseau, peu fibreuse.

Port. La tige est simple, herbacée, les feuilles rangées dans un ordre alterne, & embrassent la tige par leur base.

Lieu. Les provinces méridionales de France, & plus particuliérement en Italie & en Portugal. L’ammi y