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cette matière en 1772, & 1773. Le blé y réussit aussi parfaitement la première de ces deux années, & dans l’une de ces épreuves, que nous avons vu qu’il a réussi dans l’expérience du même genre dont j’ai parlé plus haut : il ne fut pas aussi beau dans l’autre de ces deux épreuves en 1772, comme j’ai remarqué qu’en 1773 il fut généralement inférieur à celui de l’année précédente. Un succès frappant & au-delà de toute espérance, la même année, dans une double expérience ; moins de succès dans le même tems, & dans une épreuve correspondante ; une production, plus foible quoiqu’assez belle, l’année suivante, dans une triple expérience, me donnèrent lieu d’examiner d’où peut naître cette différence, & si la manière dont les plantes prennent leur accroissement dans le sablon, ne laisse pas entrevoir la cause d’une pleine végétation dans certaines circonstances, & de l’affoiblissement des plantes dans d’autres. »

» XLe. expérience. J’employai encore les matières mélangées qui résultent des décombres pour une deuxième épreuve. Le blé y réussit assez bien en 1772, mais il y périt totalement l’année suivante, sans que j’en aie apperçu la cause. On a vu que dans la première épreuve du même genre, dont j’ai rendu compte, cet accident n’est pas arrivé pendant trois années consécutives. Les productions que j’ai tirées des décombres, dans cette première épreuve, n’étoient pas, à la vérité, aussi belles & aussi abondantes que celles que j’ai obtenues des plâtras, du sablon & du sable ; mais la végétation s’y étoit constamment soutenue ; & en 1773 particulièrement, j’y recueillis de très-beaux épis. »

» XLIe. XLIIe. XLIIIe. & XLIVe. expériences. On peut se rappeler que dans le grand nombre d’expériences sur les matières mélangées, la vingt-troisième tendoit à examiner l’effet qui résulteroit des cendres jointes à une certaine quantité d’argile & de sable. J’ai dit que le blé avoit été assez beau dans cette terre composée en 1771 ; qu’il y avoit complétement réussi l’année suivante, mais qu’en 1773, le succès n’y avoit pas été à beaucoup près si marqué. On a vu encore que la curiosité seule m’ayant porté aussi à tenter une expérience sur les cendres de bois neuf uniquement, & à les employer sans les avoir lessivées, les plantes y moururent en 1771 ; que le blé y réussit très-bien en 1772, & qu’il y fut très-foible en 1773, mais qu’au moins il n’y périt pas. Je semai du grain en 1773, tant dans des cendres lessivées, que dans d’autres qui ne l’étoient pas : plusieurs expériences de ce genre, que je fis avec attention, & en les rapprochant les unes des autres, afin qu’elles fussent bien comparables, n’eurent aucun succès. Le grain germa, à la vérité, dans les cendres, soit chargées, soit dépouillées de leur sel alcali, mais les plantes ne s’y montrèrent point ; & à peine eus-je un pied d’orge dans un des pots qui contenoient des cendres lessivées. »

» Quoique je ne pusse pas compter exactement sur ces dernières expériences, parce que j’y éprouvai des accidens qui coupèrent le fil de mes observations, & m’obligèrent de semer de l’orge au printems, dans les mêmes cendres où j’avois mis