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la quinzième expérience, à faire un mélange qui eût du rapport avec un terrain de cette nature, & qu’on pût considérer, en général, comme offrant une foible ressource pour la végétation. À deux huitièmes d’une terre inculte du clos des chartreux de Paris, où je faisois mes expériences, qui, par elle-même, étoit très-bonne, comme on le verra bientôt, j’ajoutai deux huitièmes de retailles de pierre, deux huitièmes de sable, & autant de sablon. Le blé qui vint dans ce mélange fut assez beau en 1771 ; il le fut encore, & plus abondant, en 1772 ; mais les pieds de blé, quoiqu’assez nombreux, y étoient bas en 1773. Il s’y trouva néanmoins quelques épis qui répondoient aux produits plus avantageux des deux autres années. »

» XVIe. expérience. Mon dessein, dans les expériences dont je rends compte, n’avoit pas été principalement d’examiner l’effet que le fumier produit dans les terres, & de combiner sur cela des épreuves qui allassent à ce but d’une manière directe ; mais en les variant de plusieurs façons, j’ai cru devoir employer quelquefois le fumier, soit afin de me rapprocher par-là de l’usage & de prévenir les objections, soit pour observer si mes terres composées recevroient un avantage sensible de cet engrais, étant comparées à d’autres absolument pareilles qui n’auroient pas eu ce secours. Il entra dans la seizième expérience trois huitièmes d’argile, sept huitièmes, tant de sable, que de sablon & de fumier. Cette épreuve réussit assez bien en 1771 ; le blé y étoit beau aussi l’année suivante ; mais la touffe qu’il rendit n’étoit que médiocrement fournie ; elle l’étoit encore moins en 1773 ; les épis qu’elle donna étoient néanmoins assez beaux. »

» XVIIe. expérience. Le même mélange de terre dont j’ai parlé plus haut, comme propre à représenter à peu près un terrain maigre, m’a servi en grande partie pour la dix-septième expérience. À six huitièmes de ce mélange, où l’on a vu qu’il n’entroit qu’un quart de terre inculte, & où le reste étoit du sable, du sablon & des retailles de pierre par égales portions, j’ajoutai deux huitièmes d’argile. Je pouvois supposer, par l’addition de cette matière, qu’elle suppléeroit à ce qu’il y avoit de moins propre à la végétation dans les autres parties du mélange qui avoit été assimilé à un terrain maigre & peu fertile : je n’ai cependant pas trouvé une différence sensible pendant les trois années, entre les produits de la quinzième expérience & ceux de celle-ci ; ils ont été assez beaux dans l’une & dans l’autre de ces expériences en 1771 ; & si en 1772, le blé de la quinzième expérience étoit plus vigoureux que celui de la dix-septième, j’ai observé qu’en 1773 le blé de celle-ci étoit en meilleur état que celui de la quinzième. »

» XVIIIe. expérience. Deux huitièmes d’argile, une pareille quantité de marne, trois huitièmes de sable, & un huitième de fumier, composèrent le mélange de la dix-huitième expérience. La production y fut médiocre la première année ; elle y fut frappante par sa beauté en 1772 ; mais l’année suivante le blé y étoit en mauvais état ; on y