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fort courte. Le brou est couvert d’un duvet roux, long, rude, épais ; le noyau dépouillé du brou, est renflé dans le milieu, aplati sur les bords ; l’extrémité où le péduncule est attaché, se termine en pointe obtuse, d’où partent quelques sillons peu larges, peu profonds, qui ne s’étendent que sur cette extrémité du fruit, & trois plus considérables, qui règnent sur un côté entier à la place de l’arête qu’on trouve sur les amandes ordinaires. L’extrémité opposée se termine en pointe fort aiguë ; la surface de ce noyau n’est ni rustiquée, ni percée de trous, mais unie : elle renferme une amande du double plus longue que large.

Cet amandier figure très-bien dans les bosquets du printems : on ne doit le cultiver que par curiosité. M. Duhamel, à qui l’on doit la description de cet arbrisseau, pense que si on le plaçoit dans l’orangerie, ou dans la serre chaude pour hâter sa fleuraison, on pourroit faire féconder ses fleurs par celles d’une bonne espèce d’amandier : alors, ses semences produiroient peut-être des amandiers nains dont les fruits seroient utiles.


VII. Amandier nain à feuilles veinées. Amygdalus pumila, Lin. Mantissa plantarum. C’est avec raison que M. le chevalier Von Linné fait de cet amandier une espèce à part. Les fleurs sont, pour l’ordinaire, au nombre de deux sur les bourgeons ; & paroissent n’avoir point de péduncules ; les pétales sont échancrés de couleur rouge incarnat ; & plus longs que le tube du calice. Les filets qui supportent les étamines sont pâles, & le germe & le style inférieurement sont blancs ; les stipules sont profondément dentées en manière de scie. Les fleurs varient beaucoup, & souvent elles sont doubles ; on les multiplie par la greffe pour garnir les bosquets du printems, & cet arbrisseau y figure très-bien. Kolb, dans sa Description du Cap de Bonne-Espérance, dit l’avoir trouvé avec sa variété à fleur double ; & il rapporte que son fruit est extrêmement amer, & que les hottentots, pour le rendre mangeable, le font bouillir dans différentes eaux. C’est le même procédé dont les corses se servent pour adoucir le lupin ; il est vrai qu’ils le font infuser dans l’eau de la mer ; l’eau douce produiroit le même effet, mais un peu moins promptement.


VIII. Amandier du levant. Amygdalus orientalis, foliis argenteis splendentibus. Ce qui caractérise cet arbre, sont ses feuilles satinées & argentées ; son fruit est petit, pointu & mauvais. On ne doit donc le cultiver que par curiosité. On dit qu’il a été apporté d’Alep, en France. M. Granger, dans son Voyage d’Égypte, & après lui l’infortuné M. Hasselquitz, disent qu’on ne trouve ni amandier ni noyer en Égypte, ni en Palestine.

On compte encore plusieurs variétés seulement agréables ; telles sont l’amandier à feuilles panachées de blanc ; un autre à feuilles panachées de jaune ; un autre à fleurs toutes blanches, &c. Je ne conçois pas quel mérite on peut trouver à ces différentes panachures. Les plantes ainsi bigarrées me paroissent languissantes, & les panachures