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charbon, parce qu’il ne se forme pas de suie combustible qu’il faille ôter ; mais elle seroit embarrassante dans les fourneaux à bois, parce qu’elle est à demeure ; & ne pouvant sortir de la cheminée, elle feroit obstacle au ramonage. Comme cette tirette tourne sur son axe, on pratique une roue dentée hors de la cheminée, pour la fixer ouverte au point qu’on desire, à l’aide d’un crochet scellé dans la muraille qui s’introduit dans les dents. (Voyez la disposition de cette tirette & la cheminée K, fig. 7) Elle est armée d’un anneau par dehors pour pouvoir la tourner commodément.

Cette fig. 7 représente la totalité du fourneau garni de sa chaudière sans chapiteau, ayant la liberté de choisir celui que l’on voudra dans les trois chapiteaux représentés pl. 9.

A B, fig. 7, pl. 10, sont les portes du fourneau. C, est la tuyère par où se vide la chaudière. Les lignes ponctuées D C marquent l’endroit jusqu’où descend la chaudière.

Les fourneaux dans lesquels on se propose de brûler du charbon de bois, doivent avoir une grille ; sans cela le charbon ne brûleroit que jusqu’à un certain point, & le feu s’étoufferoit. Les barres qui la composent doivent avoir un pouce d’équarrissage.

L’intérieur de ce fourneau au dessus du cendrier, forme depuis la grille jusqu’aux barres qui doivent supporter la chaudière, un triangle dont l’angle inférieur est tronqué, comme la fig. 6 le représente O O D D. Cette forme est commode dans les fourneaux où l’on se propose de brûler du charbon, soit de terre, soit de bois, & dans lesquels la nécessité n’oblige pas d’appliquer un feu de verrerie. Au moyen des deux plans inclinés qu’a le foyer, on peut facilement ramener la matière combustible sur la grille. Si ce foyer avoit toute la largeur du fourneau, le charbon brûleroit mal ; ou pour qu’il brûlât bien, il faudroit en mettre, dans toute son étendue, une épaisseur suffisante qui produiroit beaucoup plus de chaleur qu’on n’en a besoin. Néanmoins cette forme n’est pas la plus avantageuse, lorsqu’il convient d’appliquer la chaleur bien uniformément dans toute l’étendue du fourneau. M. Baumé a observé dans les sublimations des matières sèches, faites en grand, que la chaleur s’élève suivant les lignes ponctués A A, B B, fig. 8, & que les espaces compris entre ces mêmes lignes & les parois du fourneau, reçoivent beaucoup moins de chaleur, Les sublimations ne s’y faisoient pas, tandis qu’il arrivoit souvent que la chaleur étoit trop forte dans le milieu du fourneau. M. Baumé dit qu’il n’en est pas de même à l’égard des fluides qu’on veut mettre en évaporation. La chaleur se communique de proche en proche, sans qu’on soit obligé de l’appliquer localement, comme lorsque l’on opère sur des matières sèches.

L’assertion de M. Beaumé n’est pas fondée. La chaleur agit également sur le sec comme sur l’humide, & l’expérience de ses sublimations prouvoit l’inutilité, au moins partielle, si je ne dis pas presque totale, de ce vide que l’on laisse toujours entre la chaudière & les parois du fourneau, Il vaut donc mieux,