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dont quatre grands, & dix petits : les quatre premiers sont les bassins du Rhône, de la Seine, de la Loire, & de la Garonne.

On entend par bassin, la partie du terrain qui procure l’écoulement des eaux quelconques ; ainsi la portion du terrain qui sépare un bassin d’un autre, doit donc nécessairement être plus élevée, afin de déterminer la pente des eaux ; par exemple, le sommet de la chaîne des montagnes qui traversent le Vivarais, le Forez, le Bourbonnois, &c. dirige le cours des eaux, d’un côté à l’océan, & de l’autre à la méditerranée ; la même particularité se retrouve sur les montagnes du Bas-Languedoc. On pourroit donc, en général, dire que la France est divisée en deux grands bassins. Cette manière de voir ne présenteroit rien d’assez déterminé.

L’étendue des grands bassins renferme souvent plusieurs provinces, & quelquefois partage une province en deux, parce que la division du royaume en provinces est tracée par la main des hommes, tandis que celle des bassins est désignée & fixée par les mains de la nature. (Voyez Pl. 6.) Pour mieux apprécier l’étendue des bassins, il convient de prendre une grande carte du royaume, & de les comparer ensemble.


Des grands Bassins.

1o. Du Bassin formé par le Rhône & par les rivières qu’il reçoit. Presque toutes ces rivières partent du nord ou de l’orient, relativement à leur embouchure, pour se précipiter dans la mer au midi.

Ce bassin est parfaitement caractérisé par la grande chaîne de montagnes très-élevées qui se circonscrit de toutes parts, excepté vers l’embouchure du Rhône. On voit, même, en cette partie, que ce fleuve a successivement miné, détruit & renversé la chaîne de rochers, à travers laquelle il s’est ouvert un passage ; & cette chaîne étoit autrefois contiguë depuis Arles jusqu’à Nîmes.

Il s’agit actuellement de faire le tour de ce bassin. En partant d’Arles, comme le point le plus méridional & le plus près de l’embouchure du Rhône, & tirant à l’orient, on trouve la prolongation de la chaîne des Alpes, & cette chaîne couvre Aix, Grasse, &c. De cette dernière ville, en remontant presque perpendiculairement au nord, on trouve Senez, Digne, Embrun, Barcelonette, Saint-Jean-de-Morienne, tous bâtis sur les Alpes. Il faut traverser le lac de Genève, laissant sur la droite les hautes Alpes, qui forment à leur pied un bassin particulier, dont le lac de Genève est le dégorgeoir, & l’on voit ces mêmes Alpes venir se confondre avec celles de Saint-Claude, désignées sous le nom de Monts-Jura, & elles dominent Besançon & Montbéliard. Au nord de ce premier bassin, elles traversent la Lorraine. (On les suivra tout à l’heure, en parlant du bassin formé par le Rhin & par la Moselle.) De Bedfort, on parcourt une chaîne de montagnes plus basses, à la vérité, que celles des grandes Alpes & des Monts-Jura, mais elle en est un embranchement. Cette chaîne, en revenant au midi, se prolonge vers Langres ; de Langres à Dijon, à Lyon, à Viviers, à Alais, à Nîmes, & de Nîmes à la mer. Là