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Acorus sive calamus officinalis aromaticus : Charles Bauhin. Acorus calamus : Lin. M. Tournefort place cette plante dans sa quatrième section de la classe neuvième, qui comprend les fleurs liliacées régulières, à six pétales, dont le pistil devient le fruit, & M. Linné la place dans l’hexandrie monogynie.

Fleur, liliacée, composée de cinq pétales obtus, concaves, lâches, épais & comme tronqués par le haut. Cette fleur n’a point de calice, mais un réceptacle cylindrique couvert de fleurs. Les fleurs ont six étamines & un pistil.

Fruit, petite capsule triangulaire, les côtés obtus à trois loges, remplies de semences ovales & oblongues.

Feuilles, elles partent des racines, en manière de gaîne, longues, étroites, pointues, simples, très-entières.

Racine, de trois pouces de longueur, un peu renflée vers son collet, articulée, cylindrique.

Port, la tige est une hampe feuillée à son sommet, & a quatre côtés vers le haut, droite, lisse, creusée en gouttière, les fleurs disposées en manière d’épis, d’un seul côté & sans péduncule.

Lieu, dans les fossés marécageux de l’Europe septentrionale ; la plante est vivace.

Propriétés. La tige a une odeur douce, agréable lorsqu’on la frotte ; elle est d’un goût amer, mêlé d’acrimonie. On la dit stomachique, diurétique, alexipharmaque.

Usage. On l’emploie bouillie avec les viandes ou en décoction. On prescrit la racine pulvérisée & tamisée, depuis quinze grains jusqu’à une demi-drachme, délayée dans quatre onces d’eau, ou incorporée avec du sirop ; & pour les animaux jusqu’à six drachmes. La racine, réduite en petits morceaux, macérée au bain-marie, avec huit onces d’eau, se donne depuis une drachme jusqu’à trois drachmes.


Acorus, (le vrai) ou Acorus des Indes. Acorus verus Asiaticus radice tenuiore : Herm. Acorus verus : Lin. Il ne diffère du premier que par sa racine, plus noueuse, plus petite & plus odorante ; elle naît dans les lieux marécageux du Bengale. Comme cette plante est très-rare en Europe, on lui substitue la première. Pour ne pas être trompé dans les boutiques, voici à quoi on la reconnoîtra : le vrai acorus est d’un gris rougeâtre à l’extérieur, blanchâtre en dedans ainsi que sa moelle. Si elle est jaune & vermoulue, on doit n’en faire aucun usage. On apporte cette plante par la voie de Marseille, arrangée en fagots, composés de petits roseaux de la grosseur d’une plume à écrire : au contraire, la racine de l’acorus ou roseau odorant est grosse comme le petit doigt, verdâtre extérieurement quand elle est récente, roussâtre quand elle est desséchée, blanche intérieurement & spongieuse.

M. le Beau, docteur en médecine au Pont-de-Beauvoisin en Dauphiné, fit insérer, en 1759, dans le Journal de Médecine du mois d’Avril, qu’il s’en servoit habituellement contre les hémorragies. Il fait infuser la racine depuis un demi-gros jusqu’à un gros, dans suffisante quantité d’eau, Il ajoute que ce remède lui a