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de deux rangs de folioles. Les étamines, au nombre de vingt à vingt-cinq, presque de la longueur des pétales, implantées sur le calice. Le pistil, ou partie femelle, est de la longueur des étamines ; il est unique ; son stigmate est arrondi & un peu échancré.

Fruit, nommé abricot, charnu, pulpeux, plus ou moins rond, plus ou moins long, ainsi que son noyau, dont l’amande est douce ou amère, suivant les espèces que l’on décrira.

Feuilles, simples, presque en forme de cœur, alongées en pointe à leur extrémité supérieure, garnies dans leurs contours de dentelures plus ou moins aiguës, suivant les espèces. Elles sont d’un beau verd, luisantes, portées par de longs pétioles, & subsistent jusqu’aux premières gelées. Elles acquièrent alors une couleur tirant sur le jaune-paille, & elles ont quelquefois à cette époque la couleur incarnat. Cette métamorphose dans la couleur annonce leur état de langueur & le moment de leur chûte. Comme cet arbre n’est pas naturel à nos climats, les premières rosées blanches & les pluies froides de la fin de l’automne, lui font perdre ses feuilles, & l’arbre, qui quelquefois étoit très-verd deux jours auparavant, se trouve aussi dépouillé qu’au gros de l’hiver. Les nervures des feuilles sont alternes dans toutes les espèces, ainsi que leurs ramifications ; elles sont souvent d’une couleur différente de celle de la feuille.

Racines, recouvertes d’une écorce brune, ligneuses, rameuses, rougeâtres, rarement pivotantes, à moins que l’arbre ne soit venu de noyau, & n’ait pas été transplanté.

Port. L’écorce des tiges de l’année, & en été, est d’un verd rougeâtre ; elle brunit en automne, & est tiquetée de petits points bruns : l’écorce du tronc est brune & écailleuse, ainsi que celle des branches de trois ans. Les fleurs naissent sur des péduncules si courts, que le fruit touche à la branche, & dans quelques espèces les fleurs sont presque en bouquets, très-près les unes des autres.

Propriétés. Le fruit est doux, sucré, d’une odeur agréable & exaltée dans les provinces méridionales du royaume. Sa chair est nourrissante, un peu indigeste, calme la sécheresse de l’arrière-bouche, tempère la soif, fournit beaucoup d’air lorsqu’il est soumis aux organes de la digestion, cause souvent des coliques venteuses, & il est inutile de l’employer dans aucune maladie.

Usages. L’amande fraîche sert pour les émulsions ; l’amère & la douce fournissent également par l’expression une huile douce qu’on peut substituer à celle d’amande, & employer dans les mêmes cas où celle-ci est prescrite.


CHAPITRE II.

Description des espèces, suivant l’ordre de leur maturité.


Abricot précoce ou Abricot musqué. (Voyez Planche 3.) Nous nous servirons de la phrase botanique par laquelle M. Duhamel a caractérisé cette espèce. Aucun auteur n’a observé avec autant d’exactitude les fleurs & les fruits des arbres cultivés dans les jardins ; de