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telle qu’il l’a donnée lui-même, & qu’on la trouve dans la Gazette d’Agriculture du 18 Décembre 1779, où il l’a faite insérer.

On imaginera deux tuyaux cylindriques de tôle, connue sous le nom de tôle de Suéde, de six pouces de longueur ; l’un ayant deux pouces & demi de diamètre intérieur, & le second s’introduisant dans le premier, de manière à le remplir, & y être mu librement. Pour former ces tuyaux, on joint par ses côtés opposés une feuille de huit pouces quatre lignes de largeur, de la longueur susdite ; on croise ou recouvre l’un par l’autre d’environ six lignes, & on les arrête en cet état par trois clous rivés en dedans & en dehors. À l’un des bouts de chaque tuyau, on établit un cône ou entonnoir, tronqué de manière à laisser vers son sommet une ouverture circulaire de neuf lignes de diamètre, La hauteur de chacun des entonnoirs ainsi tronqués, est de deux pouces. Pour les fixer & contenir solidement sur leur tuyau, après avoir arrêté la feuille croisée qui les forme, avec un clou rivé comme aux tubes, on rabat d’équerre & en dehors, les bords de l’orifice du tuyau, de deux lignes ou environ ; on rabat de même, mais en dedans & par dessus celui du tuyau, le bord qui fait la base de l’entonnoir, de manière que la réunion d’un tube & de son entonnoir, forme un cordon circulaire qui fait la jonction de l’un & de l’autre.

À l’extrémité tronquée de l’entonnoir du premier & du plus gros tuyau, on soude encore un second cône de tôle ou de fer-blanc, d’un pouce & demi de hauteur, tronqué comme le premier ; on l’aplatit vers sa base, & dans le sens de son diamètre, de manière à n’y laisser qu’un petit jour d’environ deux tiers de ligne, sur une largeur diamétrale de vingt-deux lignes. On sent que ces deux entonnoirs sont réunis à leurs sommets tronqués & opposés. On soude également à l’extrémité de l’entonnoir du second tuyau, un tube en fer-blanc, de forme conique, de cinq pouces de longueur, d’une base égale à l’orifice supérieur de celui auquel il est adapté, & tronqué à son sommet, de façon à n’y laisser qu’un trou circulaire d’une ligne & demie, ou deux lignes de diamètre seulement. On place dans l’intérieur de chaque tuyau, à l’extrémité qui porte l’entonnoir, un grillage rond à cinq barres, fait de tôle comme les tuyaux, & de même diamètre que leur intérieur. Le tout étant ainsi construit & disposé, les deux grands tubes s’introduisent l’un dans l’autre, le plus petit dans le plus gros : il se forme alors intérieurement, & entre les deux grillages, un espace cylindrique plus ou moins long, selon que l’un des tuyaux est plus ou moins introduit. On y met un bouchon de vieux linge, dans lequel on place un charbon ardent ; on excite le feu dans le linge jusqu’à inflammation ; on ferme aussitôt la machine, & l’on place à l’instant le petit entonnoir aplati dans l’entrée de la ruche, sans la déplacer : on met la bouche au tube opposé ; dès le moment qu’on y souffle, il se répand sous la ruche une nappe de fumée qui s’y élève, chasse les abeilles, les remplit, & les

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