te ! Il y a là des descriptions exactes, riches de détails bien observés, éclairées de lumières vives ou discrètes, où l’œil éprouve la joie de revoir dans une œuvre d’art ce qu’il a si souvent admiré dans la nature.
Évidemment, M. Bernier est fier de son Québec, où il est né, où il a vécu sa laborieuse et féconde jeunesse : et il y a quelque chose de l’âme de M. Bernier dans ces pages où il décrit, dans ces poèmes où il chante la petite patrie.
Et c’est parce qu’il y met de son âme, que M. Bernier interprète parfois avec tant d’émotions les paysages. Lisez donc ses impressions, j’allais dire ses strophes, sur les clochers. Ce que signifient les clochers que l’on aperçoit de la colline du Parlement, Jules et Marguerite le traduisent à merveille. Considérez aussi ce paysage psychologique qui entoure l’âme de Jules, lorsque, après son arrivée d’un long voyage, il retrouve dans sa chambre, en plus du portrait de la jeune fille de Creuze, tant de choses aimées. Autre paysage psychologique, et bien fait, que cette description de la bibliothèque et du bureau de travail du curé Lavoie. Paysage de nature et d’âme que la vision troublante et si poétique d’une barque qui file sur le fleuve, pendant que Jules et Marguerite, accoudés au bord de la Terrasse, échangent des propos discrets et tendres !
Qu’importe, maintenant, qu’il y ait dans ce roman des défauts, si les qualités qu’il révèle nous promettent pour demain un livre meilleur ! Qu’importe qu’il y ait des erreurs de construction, qu’il y ait des actions trop brusques, et des paroles trop éloquentes, dans un roman où l’ensemble produit sur le lecteur une saine et très agréable impression ! Qu’importe qu’il y ait des négligences de style — oh ! cette fois, trop nombreuses, assurément — des impropriétés de termes, des images risquées, des emplois obscurs du pronom il, commençant une phrase, et se rapportant à un complément de la phrase précédente : qu’importent ces fautes de détail, si ce style offre de