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pas encore faite pour les régions déjà peuplées où règnent le latifundium et les usages publics, et nous savons que la colonisation y rencontre des difficultés spéciales. La population rurale est-elle également capable de passer d’elle-même à l’exploitation intensive du sol ? Il semble bien que oui dans les régions à cultures arborescentes puisque la petite propriété y domine. Mais nous n’avons pas encore d’exemple assez net de ce passage, de cette adaptation au travail intensif, dans les autres régions, pour pouvoir nous prononcer. Nous pensons toutefois qu’en dehors de la direction d’un patron capable, cette évolution sera lente et qu’elle ne se fera qu’appuyée sur la petite propriété privée. Notre opinion est basée sur les tendances qui se manifestent inconsciemment, mais assez nettement dans les universités agraires et les domaines collectifs.

Nous voyons donc la solution de la question agraire à Rome dans l’intensification du travail, dans l’adaptation de la forme de la propriété au nouveau mode de travail et dans l’évolution de l’état social, sous l’influence d’une immigration de patrons appartenant à une race supérieure.

L’étude du problème agraire dans la province de Rome apporte-t-elle quelques enseignements d’ordre général dont on puisse tirer profit dans d’autres pays ?

Il semble bien que oui. Ainsi nous avons pu constater nettement que la crise provient d’un défaut d’adaptation aux conditions économiques et sociales du lieu et du temps. C’est parce que les méthodes de travail ne sont plus en rapport