Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cependant force est bien de sortir de la situation actuelle qui amène des souffrances et qui, en se prolongeant, ne fait que s’aggraver. Il faut que les méthodes de travail s’intensifient et que l’organisation de la propriété subisse les modifications correspondantes. Pour cela, il faut que le type social se transforme. Cette transformation inéluctable ne saurait commencer par la masse qui, en raison même de ses origines communautaires, est apathique et dépourvue d’initiative. Elle doit commencer par l’élite, plus accessible aux influences extérieures, plus facile à mettre en mouvement, et qui seule peut entreprendre et faire aboutir l’œuvre de réforme. Les patrons ruraux ont l’intelligence et la science qui permettent de découvrir les causes du malaise actuel et de discerner les remèdes à appliquer et la voie à suivre pour opérer l’évolution nécessaire. C’est à eux qu’appartient la direction du travail qui leur donne le pouvoir de réaliser les transformations agricoles et ils disposent des capitaux qui les rendent possibles. Détenant en fait les moyens d’existence de la population ils possèdent le vrai pouvoir social et sont maîtres de l’avenir. Leurs actes ont des répercussions lointaines dans le temps et dans l’espace ; leur responsabilité est immense comme leur influence, mais leur action n’est durable et bienfaisante que si elle s’adapte aux nécessités sociales. Or l’élite seule des patrons ruraux a conscience du présent et est capable de préparer l’avenir.

C’est pourquoi on peut prévoir l’élimination du type actuel du propriétaire romain qui devra se