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marcite (prairies irriguées en hiver d’après le système lombard) qui donnent dix coupes de 12 000 kilogrammes de fourrage vert chacune ; des luzernières donnant six coupes à l5 000 kilogrammes et des trèfles fournissant aussi six coupes à 14 000 kilogrammes de fourrage vert. En mai et juin, on fait du foin qui est conservé en silos. En hiver on obtient des fourrages avec de l’avoine, de l’orge, des fèves, des raves, du trèfle incarnat.

Les premières vaches suisses furent atteintes d’hématurie à cause de la nature marécageuse des pâturages. M.  Presutti les vendit toutes et en racheta d’autres en Suisse et en Lombardie ; il fait aussi de l’élevage. En 1902, son étable comptait 58 bêtes dont 49 vaches ; elle renferme maintenant 60 laitières, une vingtaine de génisses et des bœufs de travail. Avec un mélange de foin et de fourrage vert il obtient en moyenne 2 900 litres de lait par tête et par an ; étant donné le climat c’est un résultat des plus satisfaisants.

À Bocca di Leone on trouve la culture maraîchère conduite d’après le même système qu’aux Trois-Fontaines. Le propriétaire prépare le terrain et le donne à des ouvriers qui font une culture et paient un prix de ferme déterminé. La nature du travail et du produit explique parfaitement ce mode d’exploitation : la culture des légumes exige beaucoup de main-d’œuvre et beaucoup de soins ; il est bon que l’ouvrier y soit directement intéressé ; d’autre part, la vente se fait au jour le jour et au détail ; il est difficile au chef d’une grande exploitation qui n’est pas spécialisé dans