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pour le traitement préventif. Ceci est une innovation importante qui correspond à un progrès de la science.

Pour éviter l’infection des personnes saines, on a d’abord songé à détruire les moustiques en répandant du pétrole ou de l’huile de schiste sur les eaux stagnantes. Théoriquement le procédé est excellent, mais il n’est pas pratiquement applicable dans un pays où les marécages et les flaques d’eau sont innombrables. Les substances odorantes destinées à éloigner les anophèles n’ont donné aucun résultat appréciable. On a alors cherché à se protéger contre la piqûre des moustiques au moyen de gants et de masques complétant le vêtement. Ce procédé ne peut pas être employé par les ouvriers agricoles qui, par la grande chaleur, ont besoin de vêtements largement ouverts et ne gênant pas le travail. Mais on peut du moins interdire l’accès des maisons aux insectes par des toiles métalliques placées aux fenêtres et aux portes. Appliqué aux bâtiments des chemins de fer, ce système a donné d’excellents résultats, car c’est surtout après le coucher du soleil et la nuit que les moustiques entrent en mouvement et piquent, mais il est assez coûteux et exige une certaine éducation hygiénique de la part de l’habitant[1]. On peut le considérer comme inefficace ou insuffisant pour des maisons de paysans.

  1. J’ai lu quelque part que certains agents laissaient ouvertes pendant la nuit les portes métalliques dans la crainte de voir disparaître la malaria et, avec elle, l’indemnité spéciale allouée aux employés dans les régions malariques.