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La lutte contre la malaria. — L’intervention des pouvoirs publics se manifeste d’abord par l’organisation du service sanitaire communal qui n’est pas spécial aux zones malariques, mais qui y prend une importance plus grande. Nous savons que chaque commune entretient au moins un médecin ; pour la Campagne de Rome, il y avait en 1907 un inspecteur et dix-huit médecins ; lorsque la réorganisation du service sanitaire sera achevée, il y aura vingt-cinq médecins avec des suppléants et le budget de l’assistance sanitaire aura passé de 122 000 francs à 275 000 francs[1].

Les lois sur la bonification et les travaux hydrauliques doivent exercer aussi une influence indirecte sur les conditions hygiéniques du pays en faisant disparaître les eaux stagnantes où pullulent les moustiques. La culture intensive, en améliorant la situation matérielle des ouvriers agricoles, leur permettra aussi de mieux résister à la maladie.

C’est seulement depuis une dizaine d’années que l’État a pris des mesures directes contre la malaria. Il y a été poussé par des hygiénistes en tête desquels il faut citer le Prof. A. Celli, député au Parlement et directeur de l’Institut d’hygiène de Rome. C’est à la Société pour les études de la malaria, dont il est un des fondateurs, qu’on doit, outre des travaux scientifiques de haute valeur, l’initiative de la campagne antimalarique et l’intervention législative.

  1. Les médecins sont logés et touchent un traitement de 4 500 francs. Les stations sanitaires sont reliées à Rome par téléphone et deux automobiles sont affectées au transport des malades.