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propriétaires prétendent qu’ils n’ont aucun avantage pécuniaire à réaliser des améliorations, et ils citent l’exemple de quelques acquéreurs de biens expropriés qui ont fait faillite. Le ministre a lui-même reconnu que l’intérêt direct et immédiat des propriétaires était opposé à la bonification et il en a conclu à une organisation du crédit agricole à intérêt réduit[1].

Ce sont, en effet, de grandes dépenses qui incombent aux propriétaires et le bénéfice en est souvent douteux, car il faut transformer tout le système actuel de culture et on marche ainsi vers l’inconnu. Voici, par exemple, les améliorations imposées au domaine de Grotta Perfetta, qui compte 240 hectares :

1o Assurer l’écoulement des eaux ; creuser 6500 mètres de fossés de niveau {girapoggi) avec puits de retenue tous les 100 mètres ; recueillir les eaux de source ;

2o Aménager 60 hectares de prairies naturelles ou artificielles et 60 hectares de cultures en rotation divisés en champs de 4 hectares par des fossés bordés d’arbres et d’une longueur totale de 17 500 mètres ;

3o Faculté d’introduire quelques cultures irriguées après avoir assuré l’écoulement ;

4o Clore le domaine et les divers tènements ;

5o Réparer le bâtiment existant, y aménager des logements et installer au rez-de-chaussée une étable pour 26 bêtes bovines au moins ;

6o Construire une route principale de 2 kilomè-

  1. Cf. Gadolini, op. cit.