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tense qu’autrefois et la mise en culture des terrains desséchés offre de grandes difficultés, tandis que . l’élevage des buffles qui était d’un bon rapport a dû disparaître presque complètement par suite de la suppression des pâturages inondés. La première partie de l’œuvre d’assainissement visée par la loi de 1878 a donc abouti à un échec, mais on ne saurait en rendre responsable l’État, qui s’est laissé guider par les théories médicales d’alors et par l’exemple des polders hollandais.

Pour assurer l’assainissement intérieur, on a constitué entre les propriétaires intéressés 89 syndicats hydrauliques groupés en cinq arrondissements correspondant à des bassins de cours d’eau. Quelques travaux ont été exécutés ; les autres sont encore en projet et leur utilité est contestée : on reproche au Génie civil de manquer d’unité de vues et d’imposer aux syndicats des travaux dispendieux qui ne correspondent pas aux nécessités locales. On estime aussi que ces syndicats sont, trop nombreux, ce qui augmente beaucoup les dépenses d’administration[1] ; aussi les propriétaires mettent-ils des entraves à l’exécution des travaux et au fonctionnement des syndicats. On fait remarquer que, dans l’ensemble, l’Agio romano n’est pas marécageux et que les travaux hydrauliques à exécuter sont peu nombreux, mais que le pays est malsain parce qu’il est inculte : l’eau des sour-

  1. De 1883 à 1899, quarante syndicats ont dépensé en travaux 876 449 francs, et en frais d’administration 393 250 francs. Les dépenses annuelles d’entretien de 19 syndicats se répartissent ainsi : 11 370 francs pour les travaux et 8 080 francs pour l’administration.