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tants dont on assurerait l’existence en obligeant les propriétaires voisins à leur céder, moyennant redevance, 600 hectares ; l’État exproprierait le terrain destiné à l’emplacement des villages et ferait des avances pour la construction des maisons et le défrichement du sol. L’État devrait aussi imposer aux propriétaires de construire des logements pour leurs ouvriers, interdire le pâturage et faire disparaître les bois et les roseaux dans les vallées humides.

Ces propositions ne furent pas adoptées ou du moins ne furent jamais appliquées ; constatons cependant la tendance de faire encore agir l’État par voie d’autorité et de contrainte. Les propriétaires ne changèrent rien à leur mode d’exploitation, et comme la loi n’avait pas prévu de sanction, elle resta lettre morte et on dut la réformer. D’après la loi du 8 juillet 1883, si un propriétaire n’exécute pas le plan d’amélioration qui lui est imposé, l’État a le droit de l’exproprier et de vendre les biens expropriés ou de les donner en emphytéose sous condition, pour les acquéreurs, d’exécuter la bonification.

On a entrepris le dessèchement des grands étangs littoraux dans un but sanitaire, croyant qu’ils constituaient des foyers d’infection malarique. À cette époque régnait la théorie du paludisme ; des études ultérieures ont démontré que ces grandes masses d’eau agitées parle vent avaient peu d’inconvénient au point de vue hygiénique. On a dépensé à Ostie et à Maccarese plusieurs millions et le but qu’on se proposait n’a pas été atteint : il paraît que la malaria y règne plus in-