Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

économique et moral, il leur faudrait toutes les qualités du patron et quelques autres encore. On peut craindre que les questions personnelles et politiques n’interviennent dans l’élection des administrateurs ; mais on peut espérer que ceux-ci recevront leur leçon des faits eux-mêmes et qu’avec le temps ils acquerront l’expérience et l’autorité qui leur fait défaut au début. Les présidents d’universités agraires que j’ai vus m’ont paru être des hommes intelligents, prudents, sensés et avisés, se rendant compte des difficultés à résoudre et se faisant sur les domaines collectifs le minimum d’illusions. C’est une élite assurément, mais qui peut devenir plus nombreuse avec le temps.

Tels sont les principaux reproches qu’on adresse aux domaines collectifs ; tels sont les principaux défauts qu’on leur reconnaît. Il semble que le plus grave soit de n’être pas complètement en rapport avec l’état social et la mentalité de la population. « Ni partage, ni emphytéose, ni location à long terme et pas même répartition périodique, toutes formes que l’expérience a condamnées comme sanctionnant la frustration des générations futures, et qui, avec la sotte illusion de généraliser la petite propriété individuelle, inocule dans les générations présentes le germe d’un nouveau chancre social : le chancre des propriétaires pauvres condamnés dès leur naissance aux persécutions du fisc et à la charité spoliatrice des riches si l’année est mauvaise ou stérile ; formes, à cause de cela, capables seulement de reconcentrer