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Ils sont aussi devenus une servitude plus gênante à une époque où les progrès de la technique agricole et le développement des transports permettent une meilleure utilisation du sol. L’usage d’ensemencement s’oppose à l’extension du pâturage. dont le revenu actuel est élevé ; les propriétaires reprochent aussi aux paysans de faire une culture vampire et désordonnée qui ruine la terre et ne donne que de faibles rendements. Les usages pulics sont donc un obstacle à l’intensification de la culture. Nous en avons une démonstration à Forraello où seuls les terrains affranchis sont livrés à la culture arborescente des oliviers ; l’herbe elle-même y est utilisée de façon plus intensive, puisqu’on en fait du foin. Dans les quarti aperti, au contraire, on ne peut pas changer le mode de culture sans léser les droits des usagers. C’est là une excuse que ne manquent pas d’alléguer les propriétaires à qui on reproche la mauvaise exploitation de leurs domaines. On tourne ainsi dans un cercle vicieux : la culture extensive a rendu l’appropriation du sol imparfaite et l’appropriation imparfaite du sol rend impossible la culture intensive. Il semble donc que la question soit jugée et qu’on doive affranchir les terres de toute servitude, de tout usage public.

Mais alors les paysans prennent la parole et font remarquer que tout le sol de leur village étant monopolisé par un ou deux propriétaires, il leur est impossible de vivre s’ils n’ont pas le droit de