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chapelle qu’il dessert. Le manque de logement ne permet pas d’avoir des prêtres à demeure : c’est une conséquence du latifundium. Il est assez piquant de trouver un vrai pays de missions aux portes de Rome, capitale de la chrétienté, où surabondent moines et prêtres.

L'Opéra per l’assistenza religiosa e civile dell’Agro romano tire ses ressources des contributions des propriétaires, des subventions de l’Hospice des Cent Prêtres et de sermons et concerts de charité. C’est une œuvre privée qui ne reçoit aucun subside de l’autorité ecclésiastique. Elle ne borne pas son activité à la célébration du culte et à l’enseignement du catéchisme ; elle vient aussi en aide matériellement aux paysans en leur distribuant des vêtements, des couvertures, en leur prêtant assistance pour les formalités qu’ils peuvent avoir à remplir, en les faisant admettre à l’hôpital, etc… On voudrait aussi organiser des caisses d’épargne, créer des associations pour supprimer les caporaux et s’opposer à l’exploitation des ouvriers. Ce sont encore là des projets. Le dernier est très louable, mais semble voué à un échec certain, car l’Œuvre tire ses principales ressources des propriétaires et des fermiers ; or, vouloir organiser les ouvriers c’est probablement s’aliéner les patrons, du moins les patrons de l’Agro romano. On a aussi essayé d’ouvrir une ou deux écoles dominicales, mais ces tentatives à peine ébauchées n’ont pas eu de suite : on profite seulement du catéchisme pour apprendre à lire aux enfants. C’est peu, et il faut bien reconnaître que rien de sérieux n’a été fait jusqu’à ce