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être installé, dans l’impossibilité où on est de lui trouver un logement. Les propriétaires se refusent énergiquement à vendre la moindre parcelle de leurs terres ; aussi est-on souvent obligé de recourir à l’expropriation, de payer le terrain 50 centimes le mètre et de construire une maison pour le médecin et l’école.

Car le Latifundium oppose à organisation de l’instruction publique les mêmes obstacles qu’à l’organisation sanitaire. Les écoles sont rares et le plus souvent installées fort mal, faute de locaux convenables, dans une salle de ferme louée fort cher. Il y a actuellement dans l’Agro romano 27 écoles mixtes donnant l’instruction à 1 250 enfants ; 210 élèves fréquentent les écoles du soir et 225 les écoles du dimanche. Tous ces chiffres indiquent un progrès sensible sur les années précédentes. Il faut remarquer d’ailleurs que les paysans semblent peu à peu comprendre l’utilité de l’instruction ; c’est surtout vrai de ceux qui ont des parents ou des amis émigrés en Amérique. Ces derniers leur prêchent la nécessité de la propreté et de l’instruction pour les enfants. Les instituteurs débutent avec un traitement de 1 800 francs et peuvent arriver à 3 100 francs au bout de trente ans de service ; ils ont droit à une retraite et sont mis sur le même pied que les instituteurs de Rome. Le budget de l’instruction publique qui s’élève à 150 000 francs environ, est appelé à s’augmenter, car on projette la construction d’écoles avec jardins et logements pour l’instituteur et le médecin.

Il y a toute une population qui échappe à l’in-