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taine distance des murs ; les rares chemins transversaux qui existent sont de vraies fondrières. Aussi la construction de routes s’impose-t-elle d’une façon urgente, si on veut faciliter la mise en culture de l’Agro romano. Actuellement, les denrées agricoles de certains domaines arrivent à Rome grevées de frais de transports considérables à cause du mauvais état des chemins. La municipalité semble avoir maintenant compris ses devoirs à cet égard, puisque 200 000 francs sont prévus au budget de cette année pour la construction de routes.

La rareté des voies de communication dans la Campagne romaine est une conséquence du latifundium et de son mode d’exploitation ; cela se comprend aisément. On prétend aussi que les propriétaires ne désirent pas toujours faciliter l’accès de leurs terres au public et ne voient pas avec plaisir leurs domaines coupés par des routes. Certains d’entre eux tout au moins ne mettent aucune bonne volonté à favoriser l’organisation des services publics. Ainsi ils demandent parfois des prix de loyer excessifs pour le logement des médecins qui, faute de centres habités, doivent forcément s’installer dans les fermes. On me cite le cas d’un propriétaire qui demande 1 400 francs de loyer pour une ancienne auberge composée d’un rez-de-chaussée, de trois pièces au premier, d’une écurie et d’un petit jardin ; le prix normal serait de 500 à 600 francs ; il réclame en outre le remboursement des réparations indispensables pour l’installation du médecin. Un des quatre vétérinaires de l’Agro romano n’a pas encore pu