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tagne. Ils viennent en bandes originaires du même village et conservent ce mode de groupement, qu’il s’agisse des colons ou des guitti ; par ailleurs, ils n’ont presque aucun contact avec la population stable. Ils restent bien des exilés quoiqu’ils soient la majorité.

Les émigrants temporaires doivent à leur formation communautaire une inaptitude presque absolue à constituer des associations libres. S’il est un pays où elles sciaient nécessaires, c’est bien l’Agro romano, où les ouvriers auraient ; à s’affranchir de l’oppression des caporaux et de l’exploitation des cantines ; cependant, je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer de coopératives.

Ce sont les pasteurs qui s’associent le plus volontiers pour mettre en commun leurs troupeaux et louer ensemble un domaine ou une portion de domaine. Il existe aussi des associations temporaires entre paysans en vue de la culture d’un champ pendant un an ou deux ; nous avons reproduit un contrat où l’une des parties est une société de seize paysans[1] C’est bien là une sorte de fermage collectif ; cependant ce mode de location est rare dans l’Agro romano et il n’est pas organisé comme en Lombardie, en Sicile ou dans les Romagnes[2] À ma connaissance, il n’existe qu’une coopérative agricole de production, c’est celle d’Ostie. Les travaux d’assainissement du marais d’Ostie ont été exécutés par une associa-.

  1. V. supra, p. 68.
  2. Cf. Le affilanze collettive in Italia, Piacenza, 1906. (Enquête de la Fédération des Syndicats agricoles).