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acte premier

MONTCALM

Pas de soldats ?

BOUGAINVILLE

Trois cents recrues ! Et c’est tout, avec une lettre du maréchal de Belle-Isle pour le lieutenant général de Montcalm.

VAUDREUIL

C’est l’abandon !

MONTCALM

Hélas ! La France est une semeuse, et ici, comme ailleurs, les Anglais seront les moissonneurs. Et nous les moissonnés !

VAUDREUIL

Avez-vous donc perdu toute espérance, général ?

MONTCALM

Non, je veux espérer jusqu’à la fin, comme vous ; mais vous avouerez que nos espérances n’ont guère de fondement.

VAUDREUIL

Hélas ! la mère-patrie ne connaît pas sa fille ; mais moi, je la connais, et je sais quel grand avenir l’attend, si elle peut être sauvée.