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VAUDREUIL

C’est pour qu’il nous rende compte de sa mission que j’ai voulu vous réunir aujourd’hui.

J’ai invité également l’Intendant ; mais il organise ce soir une grande réception ; et il ne pourra venir que plus tard. Maintenant, mon cher Bougainville, vous avez la parole. Asseyons-nous, Messieurs.

BOUGAINVILLE

Je pourrais commencer mon rapport, comme le messager de Malborough. — Aux nouvelles que j’apporte vos beaux yeux vont pleurer. Car la partie principale de notre mission a déplorablement échoué.

On nous a fait un accueil très sympathique et même enthousiaste. On nous a parlé beaucoup des exploits de notre général, et surtout de Carillon ; et l’on ne voulait voir en nous que des messagers de victoires.

Il parait que la guerre est moins heureuse en Europe, et que les armes françaises n’y sont pas souvent couronnées de lauriers.

C’était donc une grande joie à la Cour de savoir qu’au Canada la gloire suit encore le char de la France et qu’on y fait encore des exploits comme au temps des Turenne et des Condé.

J’ai confirmé ces bonnes nouvelles qu’ils