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MONTCALM ET LÉVIS

Mais Lévis était là, et vous savez qu’il n’a pas son égal pour faire la bataille à l’œil.

SAINT-OURS

Là aussi se trouvaient les milices canadiennes avec de Langis, et de Gaspé, et elles étaient spécialement chargées d’empêcher l’ennemi de tourner notre position.

C’était une manœuvre difficile et périlleuse, et je les ai vus plusieurs fois, nos braves miliciens, sauter par-dessus les retranchements, s’éparpiller dans les bois, et diriger contre l’aile gauche de l’ennemi une fusillade terrible, pour lui ôter l’envie de tourner notre flanc droit.

Ils disparaissaient dans les branches, et quand les Anglais s’approchaient du bois, le croyant abandonné, les coups de feu éclataient sous le feuillage, des fumées blanches montaient en spirales comme l’encens des sacrifices, et les Anglais ployaient comme des blés trop mûrs sous un vent d’orage. C’était effrayant.

BOURLAMAQUE

À toi la parole, Larochebeaucourt ; et dis-nous un peu ce que faisait notre général.

LAROCHEBEAUCOURT

Je puis vous assurer qu’il n’était pas inactif, il avait perdu son casque, et enlevé son uniforme.