Je le sais, moi.
Ah ! vous connaissez mon avenir ? Voulez-vous me le dire ? J’espère au moins que vous n’êtes pas une prophétesse de malheur ?
Je ne suis pas du tout prophétesse — Ce que je sais, je l’ai appris de personnes qui connaissent bien votre famille.
Voyons, que savez-vous ?
Je sais que votre famille fonde sur vous les plus grandes espérances, qu’elle vous prépare en France un brillant mariage avec une jeune fille de haut rang, que vos grandes qualités militaires vous assureront les postes les plus élevés, et les plus grands honneurs dans votre pays.
Vous avez eu raison de dire que vous n’êtes pas prophétesse ; car rien ne me paraît moins certain que vos prévisions. Pour le moment, je ne suis pas mécontent de mon sort. La guerre me plaît, et votre admirable pays me plaît aussi.