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gardé sa mémoire, et nous le considérons justement, il me semble, comme une des gloires du Canada.

Dans un discours que j’ai fait à Paris en 1875, j’ai pu dire aux Parisiens que dans leur admirable ville, toute peuplée de statues, j’avais vainement cherché celle de Montcalm. Et dans l’énorme dictionnaire d’histoire et de géographie de Bouillet, où quelques lignes seulement sont consacrées à Montcalm, je lis ce détail au nom de Lévis : « Lévis fut envoyé au Canada pour remplacer Montcalm, tué devant Québec. »

Il faut admettre que les Français d’aujourd’hui sont mieux renseignés sur notre histoire.

La mère de Montcalm, marquise de Saint-Véran, qui paraît dans le prologue du drame, était une femme tout à fait remarquable, et une grande chrétienne. Son mari était né huguenot. Mais elle l’avait converti à la foi catholique. Tout ce que notre héros avait de noble, de généreux et de chevaleresque, il le devait à sa mère.

Il avait épousé, le 3 octobre 1736, Angéline-Louise Talon du Boulay. Elle était bonne, douce, et ne partageait pas le goût de la guerre des Montcalm. Elle pleura sincèrement son mari, et habita le château de Candiac jusqu’à sa mort.

Elle eut deux fils et quatre fille. Louis, son aîné, qui prit le titre de marquis de Saint-Véran, fut député de la noblesse aux États Généraux. Il resta à Paris pendant la Terreur, soigneusement caché pour éviter la guillotine.

Au retour des Bourbons, Louis XVIII le nomma lieu-