Cette division de l’autorité entre le gouverneur, l’intendant et vous-même, est vraiment malheureuse ; elle a pour but une certaine pondération des pouvoirs ; mais elle ne produit que des conflits inévitables et désastreux. Que voulez-vous ? Votre poète favori l’a dit :
Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes.
Ils peuvent se tromper comme les autres hommes.
Je le sais trop, mon cher, ami ; et Corneille ajoute :
Mais on doit ce respect au pouvoir absolu
De n’examiner rien quand un roi l’a voulu.
Calmez-vous, mon général, et regardez les choses avec plus de sang-froid.
Du sang-froid ? Tu oublies que je suis du midi, et que mon sang est chaud. Quand je vois dans quelle position humiliante nous sommes ici, j’enrage, c’est plus fort que moi.