Écoutez, mon ami, moi, je suis un homme de guerre, et vous ne me ferez pas admettre qu’il y a des pays où l’art militaire est inutile.
Non, mais dans un pays comme le nôtre, il y a des opérations militaires que les Canadiens et les sauvages accomplissent, et que les troupes régulières ne sauraient pas faire.
Une chose certaine, mes chers amis, c’est que la vie est bien dure dans votre beau pays, et nulle part nous n’avons tant souffert des rigueurs du climat, des longs et pénibles voyages, des fatigues de toute sorte, et même de la nourriture. Nous commençons à nous lasser de manger du cheval et de la soupe aux pois.
La vie des Canadiens n’est pas moins dure que la vôtre. S’il y a un poste dangereux à garder, c’est là qu’on nous envoie. Et les expéditions d’hiver, au milieu des bois, sur les rivières glacées, avec des partis de sauvages, c’est nous qui les faisons, pendant que vous vous amusez dans vos quartiers d’hiver.