beau de mes pères, et je ne veux pas qu’elle soit le tombeau de ma race. Le devoir impérieux de tous ceux qui y sont nés est d’y rester.
L’Angleterre a pris le territoire ; mais elle n’a pas pris nos âmes ! Nous resterons français d’esprit, de langue et de foi.
Ce sol que nous avons défriché et fécondé, ces lacs et ces rivières dont nous avons peuplé les rivages, toute cette grande et riche vallée du Saint-Laurent que nous avons colonisée, ne deviendront vraiment anglais que si nous les abandonnons.
Le drapeau anglais n’empêchera pas ce bel héritage de devenir un foyer de vie française, où palpitera toujours l’âme de la France.
O ma Giselle bien-aimée, j’admire la noblesse de vos sentiments. Mais les sacrifices que vous et les vôtres allez vous imposer, vos efforts, vos travaux, vos souffrances, à qui tout cela va-t-il profiter ? — À l’Angleterre.
Pour un temps, sans doute. Mais qui connaît l’avenir ? Que voulaient nos pères quand ils ont quitté la vieille France ? Ils voulaient fonder sur les bords du Saint-Laurent une France nou-