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Scène III


Lévis sort du château, et dès qu’il apparaît, les acclamations éclatent, les chapeaux et les mouchoirs s’agitent :

Vive la France ! Vive notre Général !

Le général fronce les sourcils, et il étend les mains vers la foule pour l’apaiser.

Silence, mes amis, silence ! Ce pays n’est plus la France, et je ne suis plus votre général ! Je suis un vaincu, et j’ai la mort dans l’âme. Ne voyez-vous pas que j’ai dépouillé l’uniforme, et revêtu des habits de deuil ? J’ai brisé mon épée pour ne pas la livrer ; et si je pouvais arborer un drapeau, il serait noir, et couvert de crêpe.

cris de : Vive Lévis !

LÉVIS

Adieu, mes chers amis canadiens. Là-bas, notre mère à tous, la France, est bien affligée, ma place est à ses côtés.

Lévis s’avance vers Bourlamaque, et lui donne ses dernières instructions :

Vous ne pourrez pas nous suivre aujourd’hui, Bourlamaque. Il faut que vous restiez encore quelques semaines pour rallier nos soldats un peu disséminés, et les ramener en France par le prochain navire.

Aujourd’hui, organisez l’embarquement.

Il serre cordialement la mains aux officiers canadiens. Il lève son chapeau et salue la foule qui l’acclame :