Notre belle victoire de Sainte-Foye n’a donc servi de rien ?
Je vous demande pardon, elle a jeté un nouvel éclat sur la gloire de nos armes. Elle a démontré que notre défaite de l’année dernière n’a été qu’un accident. La gloire française n’est pas éclipsée puisque notre dernière bataille a été une victoire.
Ah ! si la France n’était pas si loin ! Et si elle avait pu garder une marine comparable à celle de l’Angleterre, elle aurait pu nous envoyer des secours au printemps dernier.
Tous les matins du mois de mai dernier, je venais ici, sur cette hauteur, et je criais à Dieu de m’accorder cette joie avant de mourir, de voir apparaître des voiles françaises au bout de l’île d’Orléans. Mais c’était toujours des navires anglais qui arrivaient… Cette perpétuelle désespérance a bien hâté la fin de ma vie ! Et je me sens mourir !