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acte premier

tombe qu’elle revivra, et c’est mon corps qui servira de piédestal à ta gloire…

On se bat encore là-bas, sur le côteau Sainte-Geneviève ; j’entends la fusillade qui s’éloigne, et qui faiblit…

C’est assez, Wolfe, la guerre est finie. Désormais la paix entre nous sera éternelle. Nous habiterons la même patrie… La vie de l’homme sur la terre, a dit Job, est comme un temps de service militaire, et ses jours sont comme ceux du mercenaire. Mais le mercenaire a droit à son salaire… O mon Dieu, quel sera le mien ?…

Entrer dans la vie n’est rien, l’important c’est d’en sortir noblement. J’en sors par la porte d’honneur, sous les armes, face à l’ennemi, l’épée haute pour la patrie… Pauvre Louise ! Elle en avait le pressentiment que je mourrais comme Turenne.

MARCEL, qui écrit…

Mon cher général, puis-je faire encore quelque chose pour vous ?

MONTCALM

Tu écriras à Lévis, et tu lui diras toute mon amitié et tous mes regrets de ne pas le voir.

Et maintenant, je veux régler mes comptes avec Dieu. C’est avec Lui surtout qu’il faut faire la paix. Va me chercher un prêtre.