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PROLOGUE

LOUIS

Voici : Sa Majesté était assise dans un haut fauteuil tout doré, et la belle madame de Pompadour était sur un siège plus bas à sa gauche. Quelques princes étaient debout de chaque côté. Le roi dit d’abord à mon père qu’il le nommait maréchal de camp, et qu’il lui confiait le commandement de son armée au Canada. Mon père a répondu… mais dites plutôt vous-même, mon père.

LE MARQUIS

Eh ! bien, je remerciai chaleureusement Sa Majesté de la confiance qu’elle me témoignait, et je lui déclarai que je ferais tout pour m’en rendre digne. « Vous me confiez, Sire, une mission périlleuse et difficile, ai-je dit, mais c’est pour cela qu’elle me plaît et que je l’accepte avec enthousiasme. »

« Quitter la France me sera bien pénible ; mais c’est elle qui par votre bouche me demande ce sacrifice ; je le ferai généreusement. Ma vie lui appartient, et je la voue à sa gloire et au service de Votre Majesté. »

LA MARQUISE

Très bien, mon fils. Le roi a-t-il répondu quelque chose ?