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LE CENTURION

sortant de la salle, il a jeté sur moi un regard pénétrant qui m’a fait rougir, et je me suis dit en l’observant : S’il est un homme sur la terre qui puisse remettre les péchés et donner la paix du cœur, c’est Lui.

Voici maintenant, mon cher Tullius, un dénouement inattendu. Myriam a vendu sa superbe villa, son riche mobilier, tous ses biens ; elle a chargé Simon et quelques autres citoyens de Magdala d’en distribuer le prix aux pauvres, et elle est allée vivre chez son frère Lazare, à Béthanie, près de Jérusalem. Il me reste à oublier cette femme étrange et fascinatrice.

Comme tu le vois, je vis dans un pays et dans un temps qui sont pleins de merveilles.

1 juin 781. — Magdala.



XI

CLOACA MAXIMA


tullius à caïus


Tes lettres me passionnent, et ton amour malheureux en est une page des plus délicieuses. En souffres-tu vraiment ? Je le présume ; mais en tout cas, je voudrais bien souffrir ainsi.

Avoir rencontré un idéal quelconque, et ne pas le posséder, c’est douloureux, je le comprends ;