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LE CENTURION

Dès le lendemain, il recueillit bien des renseignements sur le grand événement. Camilla lui raconta tout ce qu’elle avait appris de Myriam, de Nicodème, et d’autres sources. De son côté, Caïus, très désireux de tout connaître, avait vu les disciples ; il avait cru à leurs récits, et il les avait rapportés à Pilatus. Enfin, Nicodème avait interrogé les gardes qui avaient mis en circulation la fable de leur sommeil auprès du tombeau, et plusieurs lui avaient confidentiellement raconté comment les prêtres les avaient soudoyés. Deux d’entre eux furent secrètement amenés par Caïus et Nicodème devant le gouverneur, et ils déclarèrent, sur sa promesse formelle de les protéger contre les prêtres, qu’ils ne s’étaient pas endormis, mais qu’ils avaient été renversés par un tremblement de terre, et frappés d’épouvante à la vue d’un personnage dont le vêtement resplendissait comme la neige, et dont le visage brillait comme l’éclair.

— Qui était-ce ? demanda Pilatus.

— Nous n’en savons rien, dirent les deux gardes ; mais nous le vîmes renverser la pierre du sépulcre, et s’asseoir dessus. Alors nous prîmes la fuite, et nous allâmes raconter aux prêtres du Temple ce qui s’était passé.

— Que vous ont-ils dit ?

Ils nous ont donné une forte somme d’argent, et fait promettre de déclarer que nous nous étions endormis, et que les disciples du prophète avaient enlevé son corps.