Page:Routhier - Le Centurion, roman des temps messianiques, 1909.djvu/428

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
426
LE CENTURION

IV

LE TOMBEAU VIDE


(Extraits du journal de Camilla)

Lundi matin, 3ème heure (9 a. m.)

10 avril. An de Rome 783.

Oui, mère, il est vide, ce tombeau sombre que des soldats gardaient, et dont la porte avait été scellée ! La pierre énorme, qui en fermait l’entrée, paraît avoir été mystérieusement renversée hier matin, dès avant l’aurore ; et sur la table de marbre où Jésus de Nazareth dormait son dernier sommeil, on n’a trouvé que le linceul, le suaire qui couvrait sa tête, et les bandelettes qui enveloppaient son corps embaumé.

Qu’est-il devenu ? Et quel est ce nouveau mystère ? La prédiction de sa vénérable mère est-elle réalisée, et son glorieux fils est-il vraiment ressuscité ? C’est la question qui agite maintenant le peuple, et qu’on discute fiévreusement sous les portiques du Temple.

Les prêtres racontent que les soldats qui gardaient le tombeau se sont endormis, et que pendant ce sommeil les apôtres sont allés au sépulcre, et ont enlevé le corps de leur maître.