asile d’aliénes. Aucun juge ne songera à le mettre à mort. Et aucun juge non plus ne se croira tenu de s’enquérir, pour savoir si cet homme est vraiment un Messie, fils de Dieu, ou non, parce qu’aucune nation n’attend aujourd’hui un Messie, et ne croit à un Homme-Dieu futur.
Mais il en était tout autrement chez le peuple juif, à l’époque messianique. Les sanhédrites avaient devant eux un homme extraordinaire, qui depuis trois ans avait accompli toutes sortes de miracles, et qui avait dit aux foules : « Le Messie que vous attendez, c’est moi ! Dieu est mon Père, et c’est lui qui m’envoie. Et si vous ne croyez pas à ma parole, croyez à mes œuvres ».
Que devaient-ils faire pour juger cet homme, accusé de blasphème, eux qui croyaient à un Messie et qui l’attendaient, eux qui étaient constitués en autorité pour se prononcer sur la question messianique ?
Évidemment leur devoir était d’examiner à fond la vie de cet homme, et d’expliquer comment il avait pu opérer tant de merveilles, s’il n’était qu’un imposteur. Comme juges ecclésiastiques, docteurs en Israël et versés dans les Écritures, c’était leur mission d’instruire le peuple sur le Messie, et de le lui montrer quand il apparaîtrait. Ce n’était pas seulement un devoir d’état, et un devoir de religion ; c’était aussi un devoir de patriotisme. Car si la nation allait méconnaître le Messie, c’était