Mais ce n’était pas la vérité que le Sanhédrin cherchait. Ce n’était pas la justice qui le préoccupait.
Jésus, pour ces prêtres et ces scribes haineux et jaloux, c’était l’ennemi, l’ennemi de leur autorité, de leur prestige, de leur fortune, de leur avenir !
Et il fallait à tout prix le faire disparaître. Voilà pourquoi le verdict fut si vite rendu, après un simulacre de procès, et sans enquête sur la vérité de la parole de Jésus.
Le Sanhédrin « présuma » la fausseté ; et sans s’enquérir, il jugea que la parole de Jésus « ne pouvait pas être vraie », et qu’en conséquence elle était blasphématoire. C’était un déni de justice, ou un parti pris d’injustice.
Pour bien juger l’arrêt du Sanhédrin il ne faut pas perdre de vue que le messianisme était le dogme fondamental du judaïsme ; que le peuple juif attendait le Messie depuis bien des siècles, et que c’était le grand desideratum de sa vie nationale. Aucun autre peuple, ni ancien, ni moderne, ne se trouva jamais dans une telle situation, et dès lors un procès comme celui de Jésus devant le Sanhédrin n’était possible dans aucun autre pays.
Supposons qu’on traduise aujourd’hui devant nos tribunaux modernes un homme accusé de se dire le Messie, Fils de Dieu, qu’en feront les juges ? Ils diront : c’est un pauvre halluciné, un insensé. S’il est inoffensif, ils le mettront en liberté. S’il cause des désordres, ils le feront interner dans un