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LE CENTURION

Le gouverneur comprit-il le sens de cette parole, et le vrai caractère du royaume dont Jésus lui parlait ?

Probablement non. En tout cas, il voulut avoir une réponse plus précise, peut-être dans l’espoir d’obtenir cette dénégation qui lui aurait permis de renvoyer l’accusé.

— Vous êtes donc roi ? lui dit-il. — Et Jésus qui avait expliqué en quoi consistait son royaume, fit à Pilatus cette réponse qui allait servir de motif à la sentence de mort :

« Vous l’avez dit, je suis Roi. »

Et pour mieux affirmer la vérité de cette réponse, et la réalité de cette royauté d’un genre nouveau, dont Pilatus paraissait douter, Jésus lui expliqua qu’il ne pouvait pas mentir :

— « Je suis né, et je suis venu dans le monde afin de rendre témoignage à la vérité ». Puis, il ajouta : « Quiconque est de la vérité entend mes paroles et les comprend ». Ce qui voulait dire : Si vous ne me comprenez pas, gouverneur, c’est que vous n’êtes pas de la vérité.

Cela surpassait l’entendement de Pilatus. La vérité ? Qui la connaissait dans le monde ? Lui-même l’avait cherchée aux jours de sa jeunesse et de ses croyances naïves. Il l’avait étudiée dans les ouvrages des philosophes de la Grèce et de Rome. De savants professeurs avaient prétendu